Voir aussi Le massage équin | La libération myofasciale équine | Equine Fascia & Trauma Release
Liza Kimble (Registered Trauma release exercises practitioner, Fascia release therapist, Founder of Equine Fascia and Trauma Release and member of the fascia research institute), a été interviewée lors du « Vet Rehabilitation Summit » (lien vers le podcast ci-dessous, transcript en anglais ici). Voici un résumé des points clés de cette interview, complété d’autres ressources.
Lorsque les animaux vivent des évènements traumatisants, ils se secouent une fois que le danger est passé. Il y a beaucoup d’adrénaline et de cortisol dans le système dans ces situations pour nous aider à nous préparer à la lutte ou à la fuite. C’est pourquoi il doit y avoir une décharge de l’énergie après pour libérer le corps de l’impact physiologique du stress. C’est la raison pourquoi les animaux secouent leur corps après ces types d’événements.
Les humains eux ont perdu le réflexe de secouer après le stress et le traumatisme. L’humain ressent plus de honte et de culpabilité que les animaux en raison des particularités du cortex humain: le tremblement est vécu comme honteux, anormal, raison pour laquelle on a arrêté de le faire, contrairement aux animaux.
Liza Kimble fait partie du groupe de travail sur les exercices de libération du traumatisme (TRE ou trauma releasing exercises), dirigé par le Dr Berceli. À travers ses recherches, le Dr Berceli a montré comment, grâce aux tremblements, vibrations et secousses, nous libérons l’excès d’énergie dans le système, qui est toxique pour la santé et le bien-être. Le TRE fait partie de ce que nous appelons les exercices d’expérience somatique.
Les chevaux peuvent libérer la tension et le stress contenus dans le corps, en particulier après un traumatisme, à travers les vibrations et les secousses. Après ses séances, elle voit les chevaux se secouer ou faire l’expérience de petites vibrations et ondulations sur leur corps (cf. la vidéo ici).
Liza mentionne le livre « Le corps n’oublie rien » du Dr. Bessel van der Kolk, qu’elle recommande pour comprendre l’effet du trauma sur le corps.
Les différentes races de chevaux vivent plus ou moins de traumatismes, les chevaux de trait sont différents dans leurs fascias, la tension de base de leur fascia est plus faible.
Le relâchement peut se manifester par de légers mouvements doux, vibrations et ondulations, des mouvements discrets le long du dos ou des secousses plus importantes, des tremblements à travers le corps.
Si nous n’obtenons pas de tremblement, cela peut être une indication d’un animal très fermé ou « shut-down », dissocié. Dans ce cas, cela peut prendre quelques séances pour développer des vibrations, ondulations etc. Les yeux nous montrent ce qui se passe chez l’animal.
Mémoire traumatique et fascia: que dit la recherche?
La recherche de Paulo Tozzo, « Le fascia conserve-t-il des souvenirs? » (“Does fascia hold memories?” de 2014), a rassemblé différents aspects du système fascial global. La rigidité des fascias et l’état du « SNA », ou le système nerveux autonome, sont intimement liés, comme le souligne Liza : « le système fascial, le système immunitaire et le système inflammatoire ne font qu’un ».
De plus, la libération de la « substance P » par les terminaisons nerveuses, sous l’influence de l’hypothalamus suite à un traumatisme émotionnel, peut altérer la structure du collagène en une forme hexagonale spécifique, appelée « cicatrice émotionnelle » (Heine, 1990). L’ensemble de ce phénomène peut être interprété comme un processus très spécifique sur le plan structurel et fonctionnel d’encodage des traces de mémoire dans les fascias ».
Cela signifie que la structure physiologique des fascias est modifiée par le traumatisme.
Lorsque nous sommes en mode fuite ou combat, la branche sympathique du système nerveux est active avec ses composants physiologiques, adrénaline et cortisol, une fréquence cardiaque plus élevée, etc., et alors l’afflux sanguin vers le système digestif est restreint, entre autres. Dans la réponse « sympathique », qui vise à assurer la survie, tout ce sang traverse notre système (mais pas notre système digestif), nous avons de l’adrénaline et nous pouvons nous activer rapidement, si nous devons fuir ou combattre un agresseur.
Le problème est que, de nos jours, nous restons bloqués dans cet état de traumatisme et de stress perpétuel. Et plus nous sommes stressés et traumatisés, plus nous avons de réactions déclenchées, et plus nous sommes stressés et traumatisés. Nous restons bloqués dans un état de stress.
Donc, nous traitons le système limbique où le traumatisme est stocké dans le cerveau et le système autonome qui est médié par le nerf vague et le système fascial.
Une réaction immunitaire se produit, le fascia se raidit d’autant plus que le stress augmente, car le fascia et le système nerveux autonome sont liés.
Et les chevaux peuvent montrer des comportements qui sont clairement des réponses traumatiques, mais personne ne sait quelle était la cause primaire du traumatisme.
Créer un ressenti de sécurité
Ce que Liza essaie de réaliser avec la méthode qu’elle enseigne : créer un ressenti de sécurité dans le corps ET dans le cerveau. Ainsi, l’animal peut prendre conscience qu’il est en sécurité et qu’il n’est plus en situation de danger. Et la cascade physiologique peut s’inverser aussi.
L’hypothalamus, l’amygdale, etc., stockent nos souvenirs traumatiques dans le cerveau. Lorsque nous sommes activés (« triggered ») par un évènement extérieur ou par nos emotions, nous sommes à nouveau en réponse « sympathique » du système nerveux.
Digestion, stress, alimentation, perte de poids
Quand cela se produit plusieurs fois par jour, c’est très malsain, l’afflux sanguin vers le système digestif est altéré. Cela conduit à de nombreux problèmes digestifs, etc.
Les dysfonctionnements du système digestif, oui, il y a de nombreuses raisons, mais selon Liza Kimble, la cause première est notre réponse autonome et le stress qui serait, dans la plupart des cas, la cause première.
Les chevaux peuvent perdre du poids à cause du stress, en raison d’une digestion altérée liée au stress. Cf. schéma ci-contre pour le lien entre stress, nerf vague, cortisol, intestin et inflammation.
Je précise pour ma part que souvent, les humains recourent à une alimentation plus riche en céréales pour faire remonter le poids si un cheval perd du poids, mais cela crée un déséquilibre dans le microbiome intestinal, l’équidé étant herbivore et non granivore, le système digestif équin est conçu pour une alimentation riche en fibre, le foin, etc., et non pour les céréales qui, dans de nombreux cas, impactent négativement le microbiome (selon la sensibilité de chaque équidé). Elles restent trop longtemps dans l’intestin et fermentent.
Cependant, c’est précisément un microbiome en bon état qui permet une digestion saine et donc une bonne utilisation de l’alimentation qui se trouve dans l’intestin. Si le mauvais type d’alimentation a déséquilibré le microbiome et les bonnes bactéries, celles qui permettent la digestion chez l’équidé, sont présent en faible nombre, le cheval va maigrir, et plus on donne des céréales, plus il maigrira. Les études ont montré qu’en 4 jours sur le pré le microbiome de l’équidé peut se normaliser. Les probiotiques serviraient à rien chez l’équidé.
Donc la vie des chevaux n’est pas très naturelle dans l’ensemble, alimentation, mouvement, besoins sociaux, etc. On les empêche de fuir, de se battre, etc. Les humains ont trouvé de nombreuses méthodes pour mettre les chevaux sous leur contrôle. Souvent, ils ne peuvent donc que passer en mode « freeze » (dissociation, dépression, etc.). Ils subissent beaucoup de stress, aussi à cause de notre stress, entre autres parce que nos systèmes nerveux se reflètent mutuellement.
La théorie polyvagale
La théorie polyvagale propose que l’état physiologique limite la gamme de comportements et d’expériences psychologiques (cf. schéma ci-dessous). Cette théorie relie l’évolution du système nerveux autonome à l’expérience affective, à l’expression émotionnelle, aux gestes faciaux, à la communication vocale et au comportement social contingent.
Stress, émotions, comportements
Ainsi, cette théorie fournit une explication plausible de la covariation qu’on peut constater entre la régulation autonome atypique (par exemple, réduction des influences vagales et augmentation des influences sympathiques sur le cœur) et les troubles psychiatriques et comportementaux qui impliquent des difficultés à réguler des comportements sociaux, émotionnels et de communication appropriés (Porges).
L’inverse est vrai aussi: dans les milieux de massothérapeutes et body workers équin on commence à être plus attentif aux effets pro-sociaux des massages et fasciathérapies faits sur les chevaux. Ainsi, de plus en plus de body workers constatent que les chevaux sont plus ouvert et curieux par rapport à leur environnement et plus sociaux avec leurs co-génères et l’humain après les séances (cf. partie verte du schéma ci-après « social engagement system » et mon article « Le massage comme traitement de la dépression équine« ).
Ensuite, elle nous rappelle qu’il est important d’apprendre des techniques d’auto-régulation pour nous-mêmes et aider le cheval à se réguler. Le déclenchement récurrent, fréquent, de la réponse autonome, ou le vécu de stress, est un problème.
Ce qui se passe dans la réponse autonome dans le fascia : nous avons de l’adrénaline et d’autres hormones, donc nous avons la réponse chimique, nous avons beaucoup d’inflammation de faible intensité, en d’autres termes, un stress chimique (cf. schéma ci-dessus).
Et vous avez aussi un stress mécanique créé par la posture (pensez à la posture de la dépression, à la posture de la douleur chronique) – ils sont tous liés. On ne peut pas penser à l’un sans penser à l’autre, ils sont tous liés. (Cf. Quel est le lien entre la posture d’un cheval et son bien-être?)
Le système vagal qui innerve le monde intérieur (le nerf vague innerve de nombreux organes), les viscères, les fascias des parois des organes, et les fascias du système musculaire et de la peau, tout est lié, c’est pourquoi nous appelons le fascia un organe de proprioception, en raison du constant retour d’informations au cerveau sur notre position, etc.
Mais le fascia concerne aussi l’interoception. Imaginez que vous avez un trouble de stress post-traumatique, les signaux qui viennent de l’intérieur du corps ne fonctionnent pas comme ils devraient. Comment l’expérience du monde n’est pas exactement comme elle devrait être.
Il y a beaucoup de douleurs chroniques aujourd’hui. Ce type d’information dans le système fascial contribue à la douleur chronique. Le nerf vague est un nerf ascendant aussi: Il dit constamment à notre cerveau si nous sommes en sécurité ou non. S’il ne dit pas au cerveau que nous sommes en sécurité, l’inflammation commence.
On a même dit que nous avons une mémoire inflammatoire des générations avant nous. C’est peut-être pourquoi l’inflammation s’active si facilement.
Si nous voulons inverser cela par le toucher et le mouvement, nous pouvons le faire en créant un ressenti de sécurité dans le cerveau. À mesure que le cerveau se sent en sécurité, le système nerveux autonome peut s’auto-réguler de manière naturelle au lieu d’être constamment orienté vers la survie ou la menace. Parce que cela n’aide personne.
Faire redescendre l’activation du système nerveux (cf. tableau ci-dessous) vers un ressenti de sécurité permet à l’organisme de guérir.
Parce que de nombreux autres traitements ne seront pas efficaces si l’animal ou l’humain est toujours dans un état constant de menace.
On constate un tonus sympathique élevé chez de nombreux patients animaux. Plus le tonus sympathique est élevé, plus il y a des dysfonctionnement dans le corps et plus il faut de temps pour travailler sur cela. Cela est souvent lié au fait que leur propriétaire a également un tonus sympathique très élevé. Dans ces cas, on observe également des problèmes de comportement chez les animaux.
La théorie polyvagale s’applique à tous les mammifères, humains et animaux.
Nous avons trois états principaux dans la théorie polyvagale.
- Le premier, le système nerveux parasympathique, lorsque tout est calme et que le système digestif fonctionne (« repos et digestion »), le système d’engagement social.
- Le deuxième, le système nerveux sympathique : il concerne les états de lutte ou de fuite (« fight », « flight »).
- Le troisième: Le « freeze » (la partie dorsale vagale du système nerveux parasympatique), si nous ne pouvons ni combattre ni fuir, lorsque l’instinct naturel de fuir est entravé. Les chevaux sont dans une situation de domestication: ils ne peuvent ni combattre ni fuir.
Pour nous tous, c’est la même chose, si nous ne pouvons ni combattre ni fuir (par exemple, en tant qu’enfant dans une famille dysfonctionnelle – les parents ont un pouvoir total sur la vie des enfants, en situation de stress ou d’abus, de maltraitance, l’enfant ne peut que se dissocier, il ne peut ni quitter le domicile familial ni se battre contre ses parents: il ne lui reste que la dissociation), nous devons entrer en dissociation et c’est encore acceptable… si cela est momentané.
Mais si cela ne fonctionne pas et que nous restons dans l’état dissocié, nous entrons en réponse de freeze. Chez les chevaux on va donc regarder s’ils sont dans cet état de « freeze » lorsqu’on constate qu’ils sont refermés, léthargiques ou apathiques.
Dans la théorie polyvagale, ce troisième état est appelé l’état « dorsal vagal », en rouge ci-dessous, (l’état hypo-aroused, ou la sous-activation). C’est un comportement qui est presque le plus grand signal d’alarme. Ces chevaux vont montrer moins de symptômes, c’est pour cela qu’un cheval qui sort, grâce au traitement, de cet état et retrouve un état moins dissocié peut montrer davantage de signes de peur, de vigilance, de frustration.
Chez les humains, ceux qui ont le plus de douleurs chroniques ont un corps raide, en regardant leurs corps et leurs yeux on voit qu’ils ont mal. L’effet secondaire de la réponse de « freeze » est qu’elle engourdit. Cet état indique qu’ils ont souffert de douleurs chroniques pendant longtemps. Par exemple, un cheval refuse tout à coup de sauter, etc. C’est alors que nous sommes appelés chez le client.
Pensez aux animaux qui refusent tout à coup de faire leur travail. C’est un énorme signal d’alarme car en général, le mal-être s’accumule depuis des mois.
De plus, la réactivité au sanglage n’est pas normale (cf. l’article Equus « Reasons for girthiness investigated« , l’arthrose, les ulcères, et les boiteries et d’autres problèmes orthopédiques constituent les principales causes des réactions au sanglage, seul un cas sur une trentaine de cette étude était d’ordre purement comportemental; nb. les problèmes de selle peuvent être sous-estimés dans cette étude).
Mais le propriétaire pensera « qu’il est comme ça », mais même si nous améliorons la sangle, la selle et le mors, cela peut toujours être un souvenir traumatique. Cela peut être un souvenir neuro-fascial de la douleur.
La manière dont les tissus peuvent stocker une forme de mémoire est discuté dans l’article « Le fascia conserve-t-il des souvenirs? » (Paulo Tozzi, 2014). Tozzi y émet l’hypothèse que « la thérapie manuelle peut ensuite activer un processus d’effacement via une transformation («gel-sol») de la matrice provoquant une réinitialisation des souvenirs dysfonctionnels, éventuellement stockés dans le fascia ».
Il peut donc y avoir une mémoire traumatique ou de douleur même s’il n’y a plus de problème d’équipement ou autre. Le toucher est également extrêmement efficace dans ces cas.
Ce que beaucoup d’entre nous ne voient pas, c’est la douleur chronique. Le « shut-down », la réponse de « freeze ». Le cheval léthargique est longtemps considéré comme particulièrement sage, cf. l’article sur la dépression chez l’equidé.
Comment protéger l’animal du traumatisme du propriétaire ?
On implique les équidés dans le travail de traitement du trauma de l’humain, donc ils peuvent nous aider à guérir de nos traumatismes, mais qu’est-ce qui se passe quand ils sont notre système de soutien? Ils essaient de réguler notre système nerveux.
Liza dit: « Nous travaillons avec des humains fortement stressés. Des symptômes souvent étranges en découlent: les chevaux absorbent tout notre stress. Donc plus on devient compétent pour expliquer au propriétaire la chose la plus simple, le traumatisme et le stress, plus on aide, on doit éduquer les gens ». (Chose faite pour ma part.)
La posture liée à la douleur et à la dépression
La compréhension des lignes de fascia peut nous aider avec le traumatisme. C’est l’histoire préférée de Liza. Avant Vibeke Elbrond, l’une des auteures de « Equine kinetic myofascial lines – for professionals », elle a réalisé cela avec Tom Myers, auteur de « Anatomy trains ». Le lien avec le muscle psoas devient de plus en plus le point focal. Mais beaucoup de malentendus entourent le psoas.
La ligne frontale profonde des fascias et la ligne ventrale profonde sont le point focal. 80 % de l’attention se porte sur la ligne ventrale profonde. Si la ligne ventrale profonde est contractée, cela créera une traction ailleurs (à travers le fascia et la tensegrité, expliqué ici). Le psoas maintient la contraction musculaire. Lorsque nous devions nous protéger, nous devions nous contracter (dans une situation de fuite, nous devons tout à la fois fuir ET protéger notre ventre).
Si vous pensez à un chien qui s’enfuit : il rentre sa queue et quand le danger est passé, il secoue tout. Cette chose de queue rentrée, c’est la clé. C‘est là que vous pouvez voir que le psoas s’est contracté et a contracté le bassin dans cet état rentré. Il y a diverses choses qui mènent à cela. Mais c’est un point clé lorsque nous relâchons la contraction dans le corps.
Nous avons des problèmes articulaires lombaires, des problèmes de genou, et de nombreux autres problèmes… Mais si nous pouvons traiter la ligne ventrale et les quelques endroits où elle apparaît, c’est là que nous pouvons faire la « magie ». Nous pouvons facilement accéder au psoas chez un chien, mais chez un cheval ? Nous travaillons donc avec les adducteurs qui font partie de la ligne ventrale profonde. Si nous travaillons assez haut sur l’adducteur, nous travaillons sur le psoas.
Ce que Liza a constaté en tant que thérapeute, c’est qu’il n’y a jamais assez d’attention portée à ces deux lignes fasciales, la ligne ventrale et à la ligne profonde.
Se concentrer sur elles aide la ligne dorsale. Beaucoup de contractures dans la partie arrière peuvent être relâchées en travaillant sur la ligne ventrale. 70 % des dysfonctionnements dorsaux disparaissent lorsque vous travaillez sur la ligne ventrale, c’est l’endroit où personne ne va jamais.
C’est la zone numéro un. Parce que le psoas est contracté, parce que c’est la première chose qui se produit dans le corps.
La question suivante se pose : comment, avec nos petites mains, pouvons-nous faire une différence sur le fascia forte et épaisse ? Comment pouvons-nous faire une différence, le changer ?
Lorsque nous accédons aux mécanorécepteurs, en particulier les récepteurs de Ruffini et les récepteurs interstitiels, qui se trouvent partout dans le corps, nous avons une réponse vagale instantanée où l’hypothalamus est stimulé pour assouplir le tonus musculaire global. Et cela se fait grâce à un toucher lent.
Peut on libérer un cheval d’un stress traumatique en agissant sur les fascias?
Ce n’est que lorsque l’organisme se sent en sécurité qu’il peut « relâcher » le stress. Le toucher aide, mais il doit être fait de manière à ce que l’organisme se sente en sécurité : pas fort, pas brutal, pas rapide.
Un toucher incarné, en pleine présence. Le toucher avec cet aspect « mindful », cela peut être juste avec un doigt, comme Vibeke Elbrond par exemple, ou des techniques de massage plus complètes avec les mains, mais un toucher lent, présent et attentionné créera la sécurité dans l’organisme. Et donc, oui, les problèmes psychologiques seront aidés. Souvenez-vous de la théorie polyvagale.
Question similaire sur le SSPT (Syndrome du stress post-traumatique), comment le SSPT est-il lié au fascia ? Comment pouvons-nous utiliser le fascia pour travailler avec le SSPT ?
Dans le SSPT, nous avons une inflammation chronique du système. Le cerveau pense que vous êtes toujours sous la menace dans le SSPT. Le corps pense que vous n’êtes pas en sécurité par rapport à l’événement qui s’est produit ou aux nombreux événements qui se sont produits. Ainsi, le SSPT crée une inflammation chronique dans les fascias à travers la matrice extracellulaire, etc. Ce programme continue de fonctionner dans le corps, le nerf vague ne donne toujours pas de signal de sécurité. Nous n’avons pas un flux sanguin sain, etc. Nous avons également beaucoup de dissociation. Le cerveau pense toujours que vous êtes toujours en train de fuir un danger.
Ainsi, avec un toucher en pleine présence, vous pouvez remédier à cela, selon Liza. Si les praticiens peuvent être disponible consciemment (mentalement) pour cela chez l’équidé, associé au travail corporel, donc la fasciathérapie et/ou la massage en pleine présence pour le cheval, c’est incroyablement puissant.
Le système fascial est la clé en raison des récepteurs sensoriels et de l’importance de se sentir en sécurité. Le praticien devra travailler de cette façon. C’est une approche thérapeutique très utile qui accélèrera la guérison.
Lire aussi Le massage équin | La libération myofasciale équine | Equine Fascia & Trauma Release
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Sources
https://onlinepethealthwebinar.libsyn.com/holding-trauma-in-the-fascia-with-liza-kimble
The polyvagal theory: New insights into adaptive reactions of the autonomic nervous system
STEPHEN W. PORGES, PhD
“Does fascia hold memories?” (Paulo Tozzi, 2014)
How the gut brain connection affects the performance of horses
chart https://themovementparadigm.com/how-to-map-your-own-nervous-sytem-the-polyvagal-theory/