Pourquoi traiter les cicatrices chez l’équidé?

Lors des séances, le masseur-physio voit régulièrement des cicatrices sur le corps de l’équidé. Souvent il n’est pas possible de savoir de quelle manière le cheval à eu cette cicatrice.
Les cicatrices sont systématiquement évaluées en physio équine en raison de leur potentiel impact sur le fonctionnement myo-fascial (l’ensemble des muscles ‘myo’ et des fascias) et locomoteur du cheval.
Comment évaluer si la cicatrice peut être un facteur perturbant?
Quelque soit l’endroit du corps où se trouve la cicatrice, il convient d’évaluer la mobilité et l’élasticité des cicatrices et des tissus environnants, ainsi que leur température. On recherchera notamment si les tissus sont adhérents, infiltrés ou si la peau se décolle difficilement. La température du tissu environnant la cicatrice ne doit pas être différente de celle du tissu plus éloigné. Un tissu plus froid aux alentours de la cicatrice indique que la cicatrice mérite une intervention, tout comme des cicatrices rigides, avec des adhérences ou collés.
Ce protocole de test s’applique à l’ensemble des cicatrices qu’un animal à eu au cours de sa vie.
Signes qu’une cicatrice de castration peut poser problème
- Boiterie inexpliquée
- Perte d’engagement des postérieurs
- Perte de propulsion
- Difficulté aux transitions au galop
- Flexibilité réduite des membres postérieurs
- Flexibilité réduite du bas du dos
- Ruades ou coups de pied pendant les transitions
- Mouvement désuni
- Réaction négative à la palpation de la région
- Peau autour de la cicatrice nettement plus froide que le reste du corps / gaine froide au toucher (si cicatrice ancienne)
- Chaleur/chaleur/gonflement autour de la gaine (si enflammée)
Cf. image en fin d’article pour voir le contexte anatomique des cicatrices de castration, qui peut expliquer ces répercutions sur la locomotions etc.
Potentiel impact de la cicatrice dans le fonctionnement du corps du cheval
Une (micro)circulation sanguine de qualité est importante dans tous les tissus pour apporter ce dont ils ont besoin et évacuer les toxines. Si la circulation est bloquée, les toxines s’accumulent.
La plus petite cicatrice peut provoquer des perturbations. Certains muscles sont désactivés (le cerveau évite les zones du corps vécues comme fragiles: le cheval a vécu un trauma physique ou psychique à cet endroit). Le corps compense par d’autres muscles qui sont sur-sollicités.
Des différences au niveau de la température cutanée peuvent s’expliquer de cette façon : un muscle qui travaille est plus chaud (plus de circulation sanguine) qu’un qui est désinvesti.
Quels types de cicatrices méritent un traitement ?
Liza Kimble considère qu’il ne faut négliger aucune cicatrice.
- Il peut s’agir de cicatrices de castration,
- d’opération,
- d’accidents ou de conflits au pré,
- des petits trous de drainage dans le contexte d’une opération,
- même la cicatrice de l’accouchement ou de ponctuation sur l’encolure pour faire des injections peuvent nécessiter un traitement.
On fait revenir la proprioception à l’endroit de la cicatrice et on réduit les adhérences pour rétablir un fonctionnement normal des fascias.
Le traitement des cicatrices permet au cheval de bouger à nouveau plus librement et de manière plus fonctionnelle sur le plan biomécanique. Compte tenu que le risque de blessure est plus grand si les fascias ne fonctionnent pas bien, traiter les cicatrices c’est aussi agir dans le sens de la prévention.
Castration
Au DIPO (un de mes instituts de formations pour la physio équine) on observe depuis de nombreux années que les hongres développent des « enchaînements de causes et d’effets » (Ursachen-Folge-Kette en allemand) en lien avec la castration et la cicatrice, qui peut faire d’eux, au cours de leur vie, un patient pour l’ostéopathie ou la physiothérapie.
Comment un cicatrice peut-elle entraver le bon fonctionnement du corps?
Il est désormais reconnu que la perturbation que peuvent créer les cicatrices n’est pas purement esthétique, mais qu’elles peuvent également entraver le bon fonctionnement du corps. Pourquoi?
Lorsque nous nous blessons, notre corps commence immédiatement à réparer la blessure. Tout d’abord, le saignement est arrêté et la plaie est fermée par du sang coagulé et des protéines. Les tissus morts et les bactéries sont dégradés et éliminés par le système immunitaire, ce qui se traduit par l’apparition de gonflements et de chaleur. Après un certain temps, la réparation proprement dite commence en parallèle ; les capillaires sont reconstitués, la plaie se remplit de tissu et se referme lentement. Peu à peu, les fibres de collagène contenues dans le tissu de granulation se restructure, le tissu cicatriciel devient plus stable et plus résistant.

En comparaison avec le tissu d’origine, le tissu cicatriciel est cependant plus désorganisé, moins élastique et moins résistant. Et, bien plus important encore, il colle les couches de muscles et de tissus entre elles, qui étaient auparavant séparées et glissantes les unes par rapport aux autres.
Dr. vet. Ivana Ruddock Lang auteur de l’ouvrage Atlas of Equine Anatomy, explique et montre très clairement comment une cicatrice – visible de l’extérieur uniquement comme un petit creux – colle, en dessous de la peau, le muscle brachiocéphalique, le muscle omotransversarius, le muscle omohyoïdien et même le nerf phrénique (un nerf responsable, entre autres, de la motricité du diaphragme). Par conséquent, chaque mouvement de l’antérieur qui active le muscle brachiocéphalique et le muscle omotransversarius était plus ou moins fortement transmis au muscle omohyoïdien et au nerf phrénique dans le cas de ce cheval.
À un autre endroit, des fibres du muscle splenius sont collées ensemble – palpables de l’extérieur uniquement par une palpation soigneuse.
Les cicatrices créent donc des points fixes non-voulus dans le corps, qui relient les muscles et les fascias, qui devraient normalement glisser l’un sur l’autre, avec un tissu dans l’ensemble moins élastique. Cela entraîne inévitablement une mobilité réduite et des tensions dans les muscles environnants, car le corps essaie de compenser cette restriction.
En fonction de la taille, de la profondeur et de l’emplacement, une cicatrice crée donc un point de perturbation important.
Que peut-on faire pour atténuer les effets des cicatrices ?
Tout d’abord, il faut veiller à un traitement soigneux des plaies. Plus une plaie guérit rapidement et sans problème, plus sa cicatrice sera « belle » et saine.
Une fois qu’un tissu cicatriciel stable s’est formé, il peut être doucement (!) et prudemment (!) travaillé par un masseur-physio équin formé au traitement des cicatrices pour résorber les adhérences fasciales non-voulues et entravant le bon fonctionnement myofascial.
Dans le cas de plaies mal cicatrisantes, par exemple à des endroits où il y a beaucoup de mouvement, un laser peut aider à la guérison. Même pour les vieilles cicatrices, un laser, ou des mains expertes, aide à résorber les adhérences dans les tissus et à « traiter » la cicatrice pour qu’elle ne crée plus de perturbation dans le fonctionnement.
Sources:
Liza Kimble / Equine Fascia & Trauma Release
En allemand: DIPO; Beatrix Schulte Wien « Osteopathie für Pferde »; Wenn aus Narben Störfelder werden
Managing Gelding Scars: Insights from Three Cases in My Practice

The Osteopathic Vet
Performance Problems From Organs:
Ovaries, Testicles & Gelding Scars.
This is something that can affect ALL horses and is something that needs to be considered when there are performance problems.
SYMPTOMS:
Local lumbar-sacral issues such as
• poor canter transitions;
• lack of propulsion;
• “cold back”;
• reluctance on one rein;
• bucking/bunny hopping;
• irritation when raising leg for farrier;
• muscular tension as well as hypertrophic muscles or atrophy of certain muscle groups.
There are multiple reasons for these symptoms but one that is often over-looked is the role of the gonads.
WHY?
Organs have a far more major role in the body and locomotion than we give them credit for.
The gonads (sex organs) like all organs have a nerve supply.
In horses these nerves come from and return to the first three lumbar vertebrae (L1-L2-L3).
When there is irritation to the organs then their nerves become irritated which in turn causes irritation to the lumbar vertebrae.
This can also go the other way too. Irritation to the lumbars can cause irritation to the organs linked to them.
When the vertebrae become irritated all of the local muscle can become affected. In most cases this initially results in an increase in muscle tone.
This is when you will initially notice the symptoms mentioned above.
Over time the lumbar issue can spread to involve the sacrum and further forward to the withers and poll. This will cause further performance issues.
OVARIES, TESTICLES & SCARS:
Strong seasons and dietary/grass changes are some of the reasons that the ovaries can become affected. Also, foaling can be a factor.
The testicles can have issues due to breeding or excessive strain.
Gelding scars are problematic due to the fact that the scar can reduce mobility but also because during the operation the nerves to the testicles were cut and so are permanently irritated. Therefore resulting in permanent lumbar irritation.
TREATMENT:
Following a thorough evaluation it is possible to manipulate the ovaries, testicles and gelding scars.
Ovaries and gelding scars are manipulated internally under sedation manually and with an internal red-light unit when necessary (nb: for severe cases)
It is important that the whole body is treated at the same time to remove as much other tension as possible.
Should you have any issues or suspect this to be the case it is wise to investigate.