Traitement de cicatrices

Pourquoi traiter les cicatrices chez l’équidé?

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La plus petite cicatrice peut provoquer des perturbations. Certains muscles sont désactivés (le cerveau fuit les zones du corps vécues comme fragiles, le cheval a vécu un trauma physique ou psychique à cet endroit). Le corps compense par d’autres muscles qui sont sur-sollicités.

Des différences au niveau de la température cutanée peuvent s’expliquer de cette façon : un muscle qui travaille est plus chaud (plus de circulation sanguine) qu’un qui est désinvesti.

Quels types de cicatrices méritent un traitement ?

Liza Kimble considère qu’il ne faut négliger aucune cicatrice. Il peut s’agir de cicatrices de castration, d’opération, d’accidents ou de conflits au pré, des petits trous de drainage dans le contexte d’une opération, même la cicatrice de l’accouchement ou de ponctuation sur l’encolure pour faire des injections peuvent nécessiter un traitement.

On fait revenir la proprioception à l’endroit de la cicatrice et on réduit les adhérences pour rétablir un fonctionnement normal des fascias. 

Le traitement des cicatrices permet au cheval de bouger à nouveau plus librement et de manière plus fonctionnelle sur le plan biomécanique. Compte tenu que le risque de blessure est plus grand si les fascias ne fonctionnent pas bien, traiter les cicatrices c’est aussi agir dans le sens de la prévention.

Comment un cicatrice peut-elle entraver le bon fonctionnement du corps?

Il est désormais reconnu que la perturbation que peuvent créer les cicatrices n’est pas purement esthétique, mais qu’elles peuvent également entraver le bon fonctionnement du corps. Pourquoi?

Lorsque nous nous blessons, notre corps commence immédiatement à réparer la blessure. Tout d’abord, le saignement est arrêté et la plaie est fermée par du sang coagulé et des protéines. Les tissus morts et les bactéries sont dégradés et éliminés par le système immunitaire, ce qui se traduit par l’apparition de gonflements et de chaleur. Après un certain temps, la réparation proprement dite commence en parallèle ; les capillaires sont reconstitués, la plaie se remplit de tissu et se referme lentement. Peu à peu, les fibres de collagène contenues dans le tissu de granulation se restructure, le tissu cicatriciel devient plus stable et plus résistant.

Certaines cicatrices, comme celles crées à des lieux d’injections (vaccins etc.), ne sont pas visible à l’oeil nu et à la surface (source: Dr. vet. I. Ruddock Lang)

En comparaison avec le tissu d’origine, le tissu cicatriciel est cependant plus désorganisé, moins élastique et moins résistant. Et, bien plus important encore, il colle les couches de muscles et de tissus entre elles, qui étaient auparavant séparées et glissantes les unes par rapport aux autres.

Dr. vet. Ivana Ruddock Lang auteur de l’ouvrage Atlas of Equine Anatomy, explique et montre très clairement comment une cicatrice – visible de l’extérieur uniquement comme un petit creux – colle, en dessous de la peau, le muscle brachiocéphalique, le muscle omotransversarius, le muscle omohyoïdien et même le nerf phrénique (un nerf responsable, entre autres, de la motricité du diaphragme). Par conséquent, chaque mouvement de l’antérieur qui active le muscle brachiocéphalique et le muscle omotransversarius était plus ou moins fortement transmis au muscle omohyoïdien et au nerf phrénique dans le cas de ce cheval.

À un autre endroit, des fibres du muscle splenius sont collées ensemble – palpables de l’extérieur uniquement par une palpation soigneuse.

Les cicatrices créent donc des points fixes non-voulus dans le corps, qui relient les muscles et les fascias, qui devraient normalement glisser l’un sur l’autre, avec un tissu dans l’ensemble moins élastique. Cela entraîne inévitablement une mobilité réduite et des tensions dans les muscles environnants, car le corps essaie de compenser cette restriction.

En fonction de la taille, de la profondeur et de l’emplacement, une cicatrice crée donc un point de perturbation important.

Que peut-on faire pour atténuer les effets des cicatrices ?

Tout d’abord, il faut veiller à un traitement soigneux des plaies. Plus une plaie guérit rapidement et sans problème, plus sa cicatrice sera « belle ». 

Une fois qu’un tissu cicatriciel stable s’est formé, il peut être doucement (!) et prudemment (!) travaillé pour résorber les adhérences fasciales non-voulues et entravant le bon fonctionnement myofascial.

Dans le cas de plaies mal cicatrisantes, par exemple à des endroits où il y a beaucoup de mouvement, un laser peut aider à la guérison. Même pour les vieilles cicatrices, un laser, ou des mains expertes, aide à résorber les adhérences dans les tissus et à « traiter » la cicatrice pour qu’elle ne crée plus de perturbation dans le fonctionnement.

Equine Fascia & Trauma Release

en allemand: Wenn aus Narben Störfelder werden

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