Qu’est-ce que la préhabilitation
C’est une approche systématique visant à identifier les risques de compensations et de blessures courants, propres à chaque équidé traité. Cette recherche est suivi par la conception d’un programme d’exercices et de massages etc. afin de prévenir le risque de dégradation de l’appareil locomoteur et d’apparition de blessures, de boiteries etc. Il s’agit essentiellement d’avoir une longueur d’avance par rapport aux pratiques habituelles pour prévenir la dégradation de la santé de l’équidé et pour mettre en place les conditions d’une durée de vie active longue.
Mieux vaut prévenir que guérir – la préhabilitation fait d’autant plus sens chez un animal qui a tendance à occulter ses douleurs pour éviter d’être rejeté par le troupeau et d’attirer les prédateurs, qui visent toujours l’individu le plus faible. C’est pour cela qu’on a le phénomène de compensations chez l’équidé. Le symptôme visible est déjà la lésion secondaire…
Les objectifs de la préhabilitation
L’amélioration de l’amplitude des mouvements articulaires
L’augmentation de l’amplitude articulaire est recherchée pour prévenir l’apparition de blessures et de boiteries. Elle favorise une activité saine des différents chaînes musculaires, ce qui améliore la condition et les performances du cheval. En outre, l’amplitude des articulations est essentielle à la santé articulaire puisqu’elle a un impact sur la production du liquide synovial.
L’amélioration de la souplesse ou flexibilité, c’est-à-dire la mobilité du tronc
Améliorer la souplesse et de la flexibilité de l’équidé grâce à une meilleure amplitude articulaire et un meilleur fonctionnement musculaire est essentielle pour une biomécanique saine. La flexibilité garantit un mouvement souple et non rigide grâce à l’extensibilité et au relâchement des muscles et des fascias. Une locomotion rigide – qui se produit souvent lorsque la colonne vertébrale est placée en extension (silhouette “concave”) – peut donner aux mouvements un aspect presque robotique et saccadé. Les parties du système musculo-squelettique doivent donner l’impression de fluidité, de dialogue, pendant le mouvement, et non pas de « dispute » entre elles.
Améliorer la force, l’endurance et la symétrie des muscles
Des muscles forts et symétriques, capables de fonctionner correctement pendant une période prolongée, sont en mesure de soutenir le corps dans une posture saine. Les muscles atrophiés et/ou asymétriques provoquent des zones de faiblesse dans le corps qui sont susceptibles de se blesser.
Améliorer la coordination et la proprioception
Lorsqu’un équidé à de faibles capacités proprioceptives (par exemple parce qu’il est logé en box 23h/24), un animal est plus susceptible de trébucher ou de glisser etc. : sa conscience de son propre corps est limitée. L’amélioration de la proprioception stimule le système neurologique pour qu’il prenne conscience des mouvements effectués par le corps, ce qui permet d’obtenir des mouvements plus précis et mieux contrôlés car mieux conscientisés. Le résultat est un meilleur équilibre et globalement une meilleure confiance en soi pour l’animal de proie qu’est le cheval.
Corriger des problèmes préexistants
Une selle inadaptée ne provoque peut-être pas de boiterie systématiquement, ou un collier mal adapté ne cause peut-être pas de problèmes immédiats au niveau du larynx… mais progressivement, au fil du temps, les effets négatifs de ces problèmes peuvent se traduire par un dysfonctionnement plus important. Une mauvaise surface de travail, une mauvaise alimentation, un équipement mal adapté et un entrainement inadapté sont autant d’exemples d’éléments qui peuvent avoir un effet cumulatif pour créer des dysfonctionnements, des blessures plus tard dans la vie de l’équidé. En corrigeant ces éléments le plus tôt possible, le risque de blessure et de boiterie lié à un de ces facteurs est minimisé.
Comment reconnaître l’épuisement de la capacité de portage chez un cheval? Et comment y remédier?
Exemples d’activités et d’exercices différents selon les objectifs
Focus sur la souplesse et l’extensibilité
- Massages
- Étirements – passifs, actifs, actifs assistés
- Le stretching vise à étirer un ou des muscles par des postures imposées au cheval. On distingue son utilisation en échauffement ou en récupération (c’est-à-dire sur un cheval sain) d’une utilisation en rééducation sur un cheval pathologique.
- L’objectif est de dépasser les limites physiologiques mais pas anatomiques du cheval pour progresser (cas du cheval qui va bien, en entretien)
- ou de retrouver une amplitude physiologique (réhabilitation d’un cas pathologique suite à une immobilisation prolongée et/ou un traumatisme, par exemple…).
- Le stretching vise à étirer un ou des muscles par des postures imposées au cheval. On distingue son utilisation en échauffement ou en récupération (c’est-à-dire sur un cheval sain) d’une utilisation en rééducation sur un cheval pathologique.
- Exercices de mobilisation dynamique
- Exercices d’amplitude articulaire
- Thérapies complémentaires, différents techniques de stimulation musculaire
Accent sur la proprioception
- Coussins d’équilibre (ou coussinet de stabilité ou balance pads), exercices sur des surfaces variés
- Travail sur les barres au sol / cavaletti
- Travail sur des plans inclinés et ‘plateformes’
- Rubans adhésifs : kinesiology taping et d’autres bandes de stimulation proprioceptive
Accent sur la force et la condition physique
- Dressage classique selon les règles de la biomécanique équine
- Travail sur des plans inclinés et des ‘plateformes’
- Les transitions
- ‘Interval training’
Si vous souhaitez développer un plan de rééducation pour votre cheval n’hésitez pas à m’envoyer un message pour en discuter !